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Caraduf L'auteur de ce blog est un nageur amateur, cycliste quotidien, passionné de technologie. Il est un hoministe acharné sur certains sujets -notamment ceux touchant au plaisir masculin- et féministe sur les autres sujets.

Amélioration du récupérateur d'eau maison en film étirable (800 L - structure acier)

Amélioration du récupérateur d'eau maison en film étirable (800 L - structure acier)

Dans ce guide de bricolage, je vous présente la démarche éprouvée pour bâtir votre propre récupérateur d’eau de pluie de 800 L en film plastique étirable. Ce guide est une version améliorée du premier prototype de récupérateur d’eau, et illustre bien le fait qu’on apprend par ces erreurs! Il conviendra tout particulièrement à ceux qui sont pressés de réaliser un récupérateur d’eau maison à moindre frais pour cet été.

Réaliser son récupérateur d’eau en cinq étapes

Ce récupérateur d’eau se fabrique en cinq étapes qui seront détaillées par la suite :

  1. Réalisation de la structure pour enrouler le film étirable.
  2. Test pour déterminer la résistance du film étirable et donc le nombre de couches de film à appliquer.
  3. Protection de la structure pour éviter de déchirer la bâche.
  4. Enroulement du film autour de la structure.
  5. Mise en place de la bâche de peintre.

L’étape 2 est importante pour utiliser la juste quantité de film étirable. Cependant, si vous partez sur les mêmes dimensions et le même film que moi, vous pourrez utiliser les mêmes valeurs que moi, et vous dispenser de cette étape.

Cahier des charges succinct

Voici mon cahier des charges très succinct. Ce récupérateur d’eau “maison” doit :

  • (fonction principale) Stocker environ 1000 L d’eau de pluie
  • (optionnel) Éviter le développement d’algues à l’intérieur
  • Éviter au maximum le développement des moustiques
  • (optionnel) S’insérer joliment dans le jardin
  • (optionnel) Afficher le niveau d’eau visiblement de l’extérieur
  • Résister aux intempéries
  • Résister au passage d’enfants / d’adultes à proximité (vélo, brouette, outil de jardin, …)
  • Résister aux UV (ne pas se déliter)
  • Pouvoir être vidanger
  • Pouvoir être vider partiellement

Ce qui est marqué “optionnel” pourra être fait dans un second temps.

Matériel nécessaire et budget

Pour construire ce récupérateur d’eau maison de 800 L, vous aurez besoin du matériel suivant (justifications dans les différentes parties ci-dessous) :

  • 2 tores d’acier de 6 m : entre 8 et 20 € en fonction du diamètre.
  • 1 rouleau de 250 m de film étirable transparent (j’ai trouvé du 15 microns d’épaisseur en grande surface de bricolage, mais on trouve du 22 microns sur internet) : 15 €.
  • 1 bâche de peinture 3 m x 4 m en 70 microns d’épaisseur (ça marche aussi avec du 30 microns mais ne pas prendre les bâches fines 7 microns car elles se déchirent trop facilement) : 8 €.
  • Des vieux draps, couvertures, bâches en plastique, … pour protéger les armatures et couvrir le sol.
  • OPTIONNEL : 1 rouleau de film étirable noir pour faire une jolie ceinture : 18€.
  • OPTIONNEL : 1 pompe solaire pour éviter les eaux stagnantes.
  • OPTIONNEL : 1 produit anti-moustiques naturel (BTI).

Donc pour un budget d’une cinquantaine d’euros (variable en fonction de ce que vous avez déjà) vous pouvez avoir votre propre récupérateur d’eau maison de 800 L. Dans le commerce il faut débourser au moins le double pour une contenance similaire (il n’existe pas exactement 800 L, mais 500, 620, ou 1000 L).

Étape 1: Réalisation de la structure

Comme pour le premier prototype de récupérateur, j’ai de nouveau opté pour une structure en acier soudée. Par conception, cette structure sert seulement de support pour entourer le film plastique et n’a pas vocation à supporter les efforts engendrés par la pression d’eau (car on enroule le film plastique à l’extérieur). Par conséquent, il n’est pas du tout requis d’utiliser des armatures ou tores en acier. On peut très bien utiliser des tiges de bambous (expérience et guide à venir). L’essentiel est d’avoir une armature rigide.

Quelles dimensions ?

Si vous n’avez aucune contrainte de place, le plus simple est de faire un cube de 1 m de côté. Dans mon cas, il y a la contrainte d’une largeur maximale de 80 cm pour ne pas trop empiéter sur le trottoir autour de la maison.

Comme mes tores en acier font 6 m de long, si je prends une largeur et une hauteur de 0,75 m, ça me fera utiliser seulement 2 tores en acier :

  • 4 tiges de 1,5 m
  • 8 tiges de 0,75 m

Préparation des tores d'acier pour la structure du récupérateur d'eau maison.

Le volume sera donc de \(1.5 \times 0.75 \times 0.75 = 0.843m^3\). On pourra donc stocker 843 litres d’eau, ce qui n’est déjà pas si mal.

Dimensions du deuxième récupérateur d'eau de pluie

L’autre avantage d’utiliser une hauteur de 75 cm est que la pression de l’eau en bas du récupérateur sera réduite d’un quart par rapport à celle qu’il y a dans un bac de 1 m de haut. Par conséquent, ça signifie une consommation moindre de film plastique (après tout ce que j’ai consommé pour le premier prototype, je prends toutes les solutions d’économies de film).

Étape 2: Test de résistance d’une couche de film étirable

Ce test est crucial pour avoir une idée de l’ordre de grandeur de la pression que peut supporter le film plastique et ainsi déterminer le nombre de couche à enrouler autour de la structure. C’est une méthode très approximative qui donnera une idée de la résistance minimale du film à laquelle s’attendre.

Comme indiqué précédemment, si vous optez pour un récupérateur aux mêmes dimensions que moi et utilisez le même film étirable, vous pouvez utiliser directement les valeurs que je donne.

Le mieux est de faire un test grandeur nature, c’est-à-dire d’étendre le film sur la portée la plus longue (la longueur dans mon cas), en utilisant directement la structure.

Pour moi, la structure était déjà enveloppée quand j’ai réalisé le test pour le premier prototype, j’ai donc utilisé un tréteau.

La démarche est la suivante :

  1. Étendre le film sur la structure dans le sens de la longueur, et se placer en hauteur car on va appuyer dessus et mesurer sa déformation. Mise en place du banc de test pour la résistance du film étirable

  2. Bloquer le film d’un côté et bien l’étendre de l’autre (sans le déformer), juste pour qu’il “baille” le moins possible au repos.

  3. Mesurer avec un mètre rétractable le niveau zéro au repos, c’est-à-dire la distance entre le milieu du film et le sol. Ce sera la référence. Mesure du niveau zéro de déformation du film

  4. Descendre le mètre rétractable de 10 cm et le laisser tendu. On sait que dès que le film touchera le mettre, il se sera affaissé de 10 cm (on n’aura pas à mesurer à chaque fois).

  5. Mettre un contenant sur le film (attention il faut parfois jouer l’équilibriste pour ne pas qu’il se renverse). Ce contenant doit avoir une surface de contact facilement calculable. J’utilise un pot en plastique récupéré dans une boulangerie (diamètre 28 cm, surface 0,0615 m2).

  6. Remplir le bocal d’eau délicatement, jusqu’à ce le film soit à 1 mm au dessus du bout du metre rétractable. Ce 1 mm n’a pas a être précis, c’est juste un espace pour être sûr que le bocal ne s’appuie pas sur le metre. Si vous avez mis trop d’eau, ce n’est pas grave, videz en un peu, puis reprenez l’expérimentation. Mise en charge du film

  7. Arrêtez de remplir le contenant dès que celui-ci est stabilisé à 10 cm au dessous du niveau de référence. Film déformé de 10 cm

  8. Pesez le tout (contenant + eau) et notez cette valeur en kg. Pesage de la charge sur le film

Dans mon cas, comme la portée la plus longue fait 1,5 m, j’enroulerai du film plastique, au milieu pour éviter que cette longue paroi ne “flambe” trop sous l’effet de la pression de l’eau. Par conséquent, je ne referai pas le test de nouveau sur une longueur de 1,5 m, je garderai le test précédent sur 90 cm.

Résultats du test

Pour un film de 22 µm d’épaisseur tendu entre deux barres distantes de 90 cm, j’obtiens les résultats suivants :

  • Pour 314 g (masse du pot à vide et eau), l’affaissement (la flèche) est de 4 cm (une note dans mon tableau stipule que la charge n’était pas répartie uniformément. Ce résultat est peut-être sujet à caution).
  • Pour 1,5 kg, l’affaissement est de 8 cm.
  • Pour 2,3 kg, l’affaissement est de 10 cm.
  • Pour 3,3 kg, l’affaissement est de 13,5 cm.

On peut donc en déduire la pression à laquelle est soumis le film en fonction de l’affaissement toléré, grâce à la formule : \(p = \frac{m \times g}{S_{contact}}\).

  • \[P_{4 cm} = 100 Pa\]
  • \[P_{8 cm} = 243 Pa\]
  • \[P_{10 cm} = 373 Pa\]
  • \[P_{13,5 cm} = 536 Pa\]

NB : pour du film de 15 microns d’épaisseur supposée (cf l’épaisseur n’était pas renseignée dans la grande surface de bricolage où il a été acheté), un affaissement de 10 cm est causé par une pression de 344 Pa (10 % de moins que pour le film de 22 microns).

Puisqu’on a défini précédemment que le récupérateur ferait 75 cm de hauteur, il devra donc supporter (en un point bas de la paroi latérale) \(p_{max\ eau} = \rho_{eau} \times g \times H_{max} \approx 1000 \times 10 \times 0,75 = 7500 Pa\).

Par conséquent, si on veut limiter la déformation des parois à 4 cm, il faudra enrouler 75 couches (ie 7500 / 100) ce qui consommera beaucoup de film étirable. Si par contre on tolère une déformation de 10 cm, alors seulement 21 couches suffiront. On choisira donc cette configuration. La rangée de film plastique juste au dessus devra supporter 45 cm d’eau, soit une pression de \(p_{haut\ eau} = \rho_{eau} \times g \times H_{45 cm} \approx 1000 \times 10 \times 0,45 = 4500 Pa\).

Il suffira donc d’enrouler 12 couches (4500 / 373) de film de 22 microns d’épaisseur puisqu’on tolère une déformation de 10 cm. Cette rangée consommera donc 12 x 4,5 m = 66 m.

Quantité de film étirable à prévoir

Du fait de sa hauteur (75 cm), et de la largeur du film choisi (45 cm), deux rangées de film étirable seront nécessaires. La plus basse nécessitera 21 couches, alors que la plus haute nécessitera 12 couches. Comme le périmètre de la structure que l’on entoure mesure 2 x (L + l) = 2 x (1,5 + 0,75) = 4,5 m, alors il nous faudra (21 + 12) x 4,5 = 148,5 m. Auxquels il faut ajouter le film vertical central qui permet de séparer la paroi latérale de 1,5 m en deux, pour limiter le flambage. On mettra aussi 21 couches, cette fois sur un périmètre de 4 x 0,75 = 3 m, soit 63 m.

Si on fait les comptes, on aura donc besoin d’environ 212 m de film. Un rouleau de 250 m fera donc l’affaire (22 µm).

En comparaison, le premier prototype vertical utilisait 3,20 m par couche donc \(3,20 \times (40 + 30 + 17 + 5) = 294 m\) donc environ 80 mètres de plus.

Étape 3: Couches de protection

Il est essentiel de protéger la membrane intérieure et le film étirable des déchirures dues aux frottements contre la structure et des percements contre le sol.

Application d’une couche de protection anti-déchirement de la bâche et du film

Je conseille d’entourer toute la structure d’un film de protection de manière à masquer toute rugosité ou angle saillant. Ça évitera de déchirer la bâche intérieure lors de sa pose, et de protéger le film étirable qui ne s’abîmera pas contre les aspérité des tores en acier.

Dans mon cas, je disposais de beaucoup de morceaux de film plastique qui avaient servi lors des expériences (ratées) précédentes. Je les ai donc réutilisés ce qui donne l’apparence folklo ci-dessous :

Enrobage de la structure pour protéger la membrane intérieure et le film étirable. Pas de panique, ce sera caché!!!

Si vous avez du tissu, ça doit aussi fonctionner, tout comme des gaines électriques. L’essentiel est d’effacer les aspérités saillantes de la structure.

Protection contre les aspérités du sol

La membrane étanche que l’on posera juste après sera soumise à la pression de l’eau qui la plaquera au sol. Il faut donc la protéger des rugosités du sol et des gravillons qui pourraient se glisser en dessous. On va donc placer en dessous du récupérateur une couche de protection. Pour cela, tout fera l’affaire, du moment que c’est mou : vieux tapis, vieille couverture, vieille bâche de jardin, vieux matelas gonflables percés, …

Pour ma part, j’ai utilisé les morceaux de film des expériences précédentes pour qu’ils forment un matelas douillet.

Couche inférieure matelassé pour protéger le bas de la bâche.

J’ai oublié de le faire, mais il vaut mieux, avant de mettre cette face de protection (qui dépassera sur les côté), enrouler une couche de film sur toute la hauteur de la structure. Ça évitera à cette protection inférieure de bailler disgracieusement à l’intérieur.

"Baillage" très disgracieux si on ne met pas une première couche de film plastique avant de poser la protection inférieure.

Étape 4: Réalisation des parois en film étirable

Pour rappel le but du film plastique est de supporter la charge d’eau. La structure (ici en acier soudée) ne supporte aucune charge (à part son propre poids et celui des couches de film étirable). On enroulera donc le film plastique AUTOUR de la structure.

Astuce : quand j’ai fini une rangée, je note combien j’ai mis de couches et l’épaisseur du film. D’une part, si ça lâche un jour, ça me permettra d’améliorer le récupérateur, et d’autre part ça me permet de ne pas me tromper entre le haut et le bas (le bas correspond à la rangée qui a le plus de couches)!

ATTENTION à ne pas trop tendre le film

Surtout ne suivez pas les conseils des entreprises de palettisation / filmage qui préconisent de bien tendre le film. En effet si vous tendez le film, ça va trop tirer sur la structure et finir par la déformer, voire casser les soudures (points faibles de la structure en acier) ou les barres (si en bambou par exemple). Sur la photo ci-après, on voit une barre au milieu du premier prototype vertical qui s’est déformée à cause de la tension trop grande du film. Si ça arrive, il faudra tout enlever pour réparer la structure (bien que ça puisse rester aussi comme ça, puisque c’est le film étirable qui supporte les efforts).

Structure tordue par la trop grande tension du film.

Rangée la plus basse

Vous enveloppez donc la structure avec les 21 couches de film pour réaliser la rangée la plus basse.

Astuce : je retourne la structure pour avoir le bas en haut et donc pouvoir enrouler facilement le film sans être gêné par le sol.

Rangée la plus haute

Vous enveloppez la structure avec les 12 couches de couches de film, comme précédemment. Et bien sûr vous pouvez remettre le haut en haut pour envelopper la structure sans être gêner par la sol.

Renfort médian anti-gonflement

La plus grande longueur du récupérateur est assez importante (1,5 m). Sous l’effet de la pression de l’eau, la déformation de la paroi au milieu va être trop grande.

Sans renfort médian anti-gonflement la paroi latérale se déforme trop.

On observe alors que la membrane intérieure frotte directement sur le sol (encadré rouge) et s’abîme : une fuite s’est ainsi formée et cela va aller en s’empirant, car l’eau n’est même pas encore à la moitié de la hauteur.

Ne pas oublier le renfort médian, sinon les parois latérales risquent de beaucoup flamber et la membrane intérieure de s'abîmer en frottant sur le sol! (vue de dessus)

C’est pourquoi, on rajoute un renfort au milieu de cette longueur, de manière perpendiculaire aux rangées déjà posée. Renfort médian anti gonflement

Comme toujours ne pas trop tendre le film, sinon la structure va se déformer et c’est moins joli (donc ne faites pas comme moi).

Renfort médian trop tendu

Par contre, on voit clairement l’intérêt du renfort médian qui empêche tout gonflement excessif du bas du récupérateur.

Gonflement très limité du récupérateur d'eau en plastique étirable, une fois le renfort médian posé (le récupérateur est presque rempli à son maximum).

Étape 5: Mise en place de la membrane intérieure étanche

La membrane étanche qui contiendra l’eau est constituée par une bâche de protection pour peintre. Le concept du récupérateur d’eau en film étirable fait que cette bâche ne supportera pas la pression de l’eau sur les faces latérales. On n’a donc pas besoin d’en prendre une extrêmement résistante (comme un liner de piscine), puisqu’elle s’appuiera contre le film étirable qui reprendra les efforts. Il faut tout de même qu’elle soit suffisamment épaisse pour ne pas se déchirer lors de la pose.

Rappel : Comme vu précédemment, la bâche n’est pas très épaisse, il faut donc lui prévoir, avant la pose, une couche de protection.

On en trouve en grande surface de bricolage et elle mesure 4 m x 5 m pour 30 µm d’épaisseur (10 €). On la trouve aussi en 7 µm d’épaisseur (3 €), mais elle se déchire trop facilement. Vu les dimensions de ce récupérateur, on va plutôt en choisir une de 3 m x 4 m en 70 µm d’épaisseur (8€). Il faudra mettre les 4 m dans le sens de la longueur.

Astuce : lorsque je déplie la bâche, j’en profite pour marquer le milieu de la longueur, puis le centre de la bâche. Ça aide ensuite à la positionner correctement.

Avant de la mettre à l’intérieur, mesurer la longueur de la bâche quand elle est encore pliée en long permet de savoir comment l’orienter ensuite, car apparemment elle n’est pas forcément pliée dans sa plus grande longueur.

Déplier la bâche, et passer sous le renfort médian, en centrant bien la bâche (c’est pourquoi je fais des traits pour repérer ce milieu).

Ensuite je la déplie délicatement et dès que je repère le milieu dans l’autre sens, je le marque avec le feutre indélébile. S’il faut la tourner pour l’orienter différemment (pour mettre la plus grande longueur de la bâche dans la longueur du récupérateur), je le fais maintenant avant de la remplir. Il faut opérer avec grande délicatesse pour ne pas créer de micro déchirures dans la bâche.

Je place le centre que j’ai repéré au centre de la structure, puis verse toujours délicatement de l’eau au milieu pour permettre à la bâche de descendre. Si l’on n’avait pas protégé les tores en acier, la bâche aurait pu se déchirer en frottant.

Enfin je coince les deux bords de la bâches (au niveau des arêtes) sous le film du renfort médian, juste pour éviter que ça tombe dans l’eau. Le surplus de bâche est gentiment replié vers l’extérieur, sans marquer le plis. Il se déroulera au fur et à mesure que l’eau arrivera.

Blocage de l'arête de la bâche sous le renfort médian.

ATTENTION : ne surtout pas coincer la bâche tendue, mais laisser beaucoup de mou, car quand la bâche va se remplir d’eau, il faut qu’elle puisse coulisser pour épouser les formes du récupérateur. Si elle est tendue quelque part, elle va se déchirer.

Étapes complémentaires: Sécurité et moustiques

Maintenant que votre récupérateur est prêt à stocker l’eau de pluie, il faut se pencher sur sa mise en sécurité.

Protection anti-chute accidentelle

Des enfants sont amenés à visiter mon jardin, et du fait de la faible hauteur du récupérateur d’eau il faut empêcher qu’ils basculent à l’intérieur. Un couvercle souple a donc été posé, et grâce au film plastique du renfort médian, il est soutenu au milieu. Des poutres en bois viennent le lester, il ne pourra donc pas s’affaisser ni s’envoler. Protection des enfants contre les chutes accidentelles

Prévention de la prolifération des moustiques tigres

Cette grosse masse d’eau stagnante va attirer les moustiques tigres qui vont probablement y pondre leurs œufs. Pour éviter cela, j’ai recouvert le récupérateur d’un couvercle. J’espère que ce sera suffisant.

Sinon ChatGPT propose de mettre une pompe d’aquarium pour éviter que l’eau stagne. Il existe des pompes de fontaine solaires, mais comme ce récupérateur se trouve au Nord, il ne verra pas beaucoup le soleil. L’idée me plait bien tout de même!

Pompe solaire d'aquarium pour éviter l'eau stagnante.

Ce même ChatGPT conseille aussi un produit larvicide (Bacillus thuringiensis israelensis) qui ne serait pas dangereux pour la faune et la flore du jardin (et inoffensif pour les humains). Ce pourrait être une solution. D’après ce que j’ai compris, il faudrait renouveler l’application toutes les 3 semaines, et surtout le diluer avant dans de l’eau, à l’abris du vent, car il est très volatil.

Larvicide BTI.

Protection anti-UV

Ce récupérateur d’eau étant situé au Nord, il ne verra pas le soleil directement. Je n’ai donc pas mis de film noir anti-UV, sauf sur la partie haute, pour permettre de ranger la partie superflue de la membrane intérieure. Je serai peut-être amené à en mettre pour éviter la prolifération des algues (car celles-ci ne se développent pas dans le noir).

Avantages du récupérateur d’eau en film étirable

Avantages par rapport au premier prototype

Dans le premier prototype, la bâche plastique était emprisonnée dans les parois et le récupérateur était vertical. Au contraire, dans ce nouveau prototype, la bâche est simplement posée à l’intérieur de la cavité délimitée par les parois, et le récupérateur est cette fois horizontal. Cela apporte plusieurs avantages.

Consommation moindre de film étirable

L’avantage principal de cette méthode est de consommer bien moins de film plastique que le premier prototype, lors des différentes phases.

Ainsi lors de la réalisation des parois, il faut environ un tiers de film en moins, et en cas de percement de la membrane étanche, on en remet une autre, sans avoir à refaire les parois. C’est donc beaucoup plus économique et écologique. Bien sûr ça demande beaucoup moins de travail et le remplacement de membrane intérieure peut se faire rapidement.

Préservation de la structure

D’autre part, avec cette méthode, la structure en acier (ou en bambou) n’est plus en contact avec l’eau du récupérateur qui reste confinée à l’intérieur de la membrane étanche. La structure se dégradera donc beaucoup moins vite.

Réalisation beaucoup plus aisée

Ensuite, cette méthode est beaucoup plus facile à réaliser et à améliorer : on entoure, on remplit d’eau et si ça se déforme trop, on vide, on rajoute des “tours” de film plastique, et on re-remplit.

Avantages / inconvénients par rapport aux autres récupérateurs d’eau maison

On trouve sur d’autres sites des tutos pour réaliser des récupérateurs d’eau maison, notamment en palette de bois et c’est très bien. Pour vous aider à choisir le récupérateur d’eau maison qui vous irait le mieux, je vous ai fait un bref comparatif entre les deux types (palette / film plastique) :

Type de récupérateur Avantages Inconvénients
Film étirable Léger, réalisation rapide, possibilité de le faire en bambou Nécessite de savoir souder à l’arc (mais pas d’être un pro) si structure acier
Palettes Aspect plus naturel Lourd, réalisation fastidieuse
Très léger

Par rapport aux récupérateurs d’eau de pluie maison, comme ceux en palettes de bois, le récupérateur en film étirable est bien plus léger. On peut donc le transporter aisément pour l’installer ou le mettre ailleurs.

Ne requiert pas de gros muscles pour la manutention

Cet aspect n’est pas négligeable car toutes les phases de réalisation de ce récupérateur peuvent se réaliser seul et sans effort :

  • transport des barres (acier ou bambou) de 6 m (x2) ou 3 m (x4)
  • réalisation de la structure
  • transport sur le lieu de collecte de l’eau
  • maintenance du récupérateur

Au contraire, la seule collecte des palettes peut déjà s’avérer fatigante!

Réalisation plus rapide

Pour réaliser la structure, il suffit de couper les barres (acier ou bambou) à la bonne taille, puis de les assembler entre-elles (2 ou 3 heures pour un bricoleur très amateur comme moi), puis d’enrouler le film plastique (attention à la tête qui tourne), et enfin de glisser la bâche de peintre à l’intérieur. Donc en une demi journée, c’est fait.

Avec les palettes, suivant la méthode qu’on utilise, s’il faut d’abord sortir les lattes de la palette, puis les réassembler sur le récupérateur, il faut beaucoup plus de temps.

Formes plus diverses

Bien sûr qu’avec des palettes on peut aussi faire un récupérateur d’eau de 1,5 m de long, mais ce sera plus difficile, il faudra trouver les palettes de cette taille. Avec le récupérateur en film étirable, c’est plus facile, car il suffit de découper les barres de la structure à bonne taille.

Savoir souder à l’arc

Pour assembler la structure, si vous optez pour une structure en acier, vous devez savoir souder à l’arc. C’est un prérequis indispensable. Par contre pas besoin d’être un expert en soudure à l’arc, on n’est pas dans l’industrie nucléaire, vos soudures ne seront pas vérifiées aux rayons X!

Néanmoins, si vous ne savez pas souder à l’arc, vous avez la possibilité d’utiliser des bambous et de les assembler entre-eux. J’essaierai prochainement de faire un guide là-dessus.

Conclusion

Vous le constatez ce récupérateur d’eau de pluie est très facile à réaliser soi-même, et il est bien plus abordable que ceux qu’on trouve dans le commerce. Par contre vous noterez qu’il faut être rigoureux dans sa réalisation, sinon vous devrez recommencer. Cependant avec cette deuxième version, il est assez facile de corriger ses erreurs, sans avoir à tout recommencer. C’est là le véritable intérêt de cette nouvelle version.

J’essaierai de faire une vidéo récapitulative du montage pas-à-pas, si l’engouement pour ce projet est grand, et que la communauté en fait la demande. En parlant de communauté, n’hésitez pas à m’envoyer vos réalisations de récupérateur d’eau maison, je les insérerai dans une section dédiée!

Annexes

Vos réalisations

Voici vos récupérateurs d’eau maison inspirés de ce projet.

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